Une grande carte de la Cornouaille en faïence trône à l’Office de tourisme de Quimper (Côté Quimper)

Depuis ce début de semaine, une grande carte de la Cornouaille peinte sur carreaux de faïence se montre à voir aux visiteurs de l’Office de tourisme de Quimper.

l’Office du Tourisme

Fabienne Kernéis, de la faïencerie Henriot, Malou Ravy, présidente de l’Office du Tourisme et Florence Brajeul, peintre-céramiste qui a signé de ses initiales la carte de Cornouaille installée à l’entrée du nouvel Office du Tourisme (Photo Côté Quimper).

Une grande carte de la Cornouaille peinte sur carreaux de faïence attire le regard dès que l’on franchit le seuil du nouvel Office du tourisme, rue Elie-Fréron. Sobre et claire, centrée sur Quimper, elle en évoque les alentours, de Sein à Quimperlé, des Glénan à Huelgoat.
Commande spéciale passée à la faïencerie Henriot, cette carte est « une fresque destinée à illustrer un savoir-faire artisanal ancestral de la ville au milieu de tous les écrans qui équipent maintenant le nouvel Office du tourisme », confie Malou Ravy, sa présidente depuis 1997. Elle précise également qu’elle a été posée avec beaucoup de soin par Patrick Urzé, qui a veillé à colorer les joints afin que le motif ne soit pas interrompu.

Divers motifs

La carte est, en effet, composée de 35 carreaux de faïence de 30 cm sur 30. Chacun a été peint à la main par Florence Brajeul, peintre-céramiste chez Henriot depuis 28 ans. La « peinteuse » a suivi les consignes générales des commanditaires, comme l’explique Eric Vighetti, directeur de l’office du tourisme :
Nous voulions une carte artistique, pas surchargée d’informations, ni d’illustrations de la moindre chapelle, ni une carte routière… Une véritable évocation de la Cornouaille.
Ainsi, Florence Brajeul a créé elle-même les motifs illustrant les villes, les ports ou les plages :
J’ai beaucoup apprécié ce travail, j’ai eu une entière liberté de création, au total, avec le travail de recherche des illustrations cela m’a pris une cinquantaine d’heures.
Plusieurs personnes de la faïencerie se sont impliquées dans le projet autour d’elle. « Les étapes de pressage, d’émaillage et d’enfournement des carreaux ont été délicates également », raconte Fabienne Kerneis.

Intégrée à son environnement high-tech

Si l’artiste a utilisé principalement le jaune et le bleu, couleurs traditionnelles de la ville et souvent déclinées par la faïencerie, sa carte offre tout de même de multiples détails colorés ; on découvre, cachés derrière des hortensias roses ou un calvaire de granit, un surfeur, quelques drapeaux de golf rouge, ou des menhirs… Il n’y a pas de légende, il faut interpréter et laisser le charme agir !
Parfaitement intégrée à son environnement high-tech, cette carte de faïence est une œuvre originale qui semble déjà familière tant elle résume bien la ville de Quimper.

Publié le 27 Juin 2017 – Sébastien Joncquez – © Côté Quimper.

Le musée de la Faïence rend hommage aux travailleurs bretons (Côté Quimper)

Le musée de la Faïence s’intéresse au travailleurs de la terre et de la mer à travers une exposition intitulée: Armor Argoat: la Bretagne au travail.

Armor Argoat

Bernard Verlingue présente la nouvelle exposition  » Armor , Argoat: la Bretagne au travail »

Charles Maillard, Henriot, Georges Renaud, Paul Moal… Le labeur des travailleurs bretons, qui viennent de la terre ou de la mer, a inspiré bon nombre d’artistes. L’exposition présentée en ce moment au musée de la Faïence de Quimper réunit ses deux univers.

Bernard Verlingue, conservateur au musée de la Faïence de Quimper, n’est pas peu fier des 310 pièces présentées dans le cadre de l’exposition Armor, Argoat, la Bretagne au travail.

L’idée de cette exposition a germé il y a déjà quelques années, comme l’explique Bernard Verlingue « Nous avions parlé de ce projet avec Jean-Paul Alayse, l’ancien directeur d’Océanopolis, il y a près de trois ans. Lorsque le projet a pris forme, nous avons contacté des collectionneurs privés mais aussi le Musée breton de Quimper et le Musée du bateau de Douarnenez qui nous a fourni bon nombre de pièces. Le musée des Beaux-Arts de Brest a également participé ».

Trois siècles de travail

L’exposition couvre trois siècles d’histoire, de la fin du XIXe au début du XXIe siècles et brasse un grand nombre de corps de métiers : pêcheur à pieds, goémonier, meunier, curée, paysan… Les œuvres ornent une multitude de pièces de céramique, toutes très inspirées : service à galette, fresques auparavant exposées à la gare de Quimper, ou encore une étonnante lampe signée Charles Maillard. « Il y a également quelques pointes d’humour, que ce soit dans la scénographie ou à travers les pièces exposées », remarque Bernard Verlingue. Pour exemple, les hommes d’Église ne semblent jamais bien loin des bistrots !

Les scènes de labeur sont restituées dans une scénographie travaillée avec minutie et précision. « Le visiteur devient lui-même témoin d’une époque aujourd’hui révolue », constate Bernard Verlingue.

Cette riche collection permet également de découvrir différentes techniques de création, comme celle utilisée par Georges Renaud, issu de la manufacture HB.

« Il positionnait une toile sur une pâte de faïence afin de marquer l’impression. Puis, les plaques sont ôtées et passées au four, donnant ainsi une impression de toile sur la céramique ».

Johnny Onion

Armor, Argoat : la Bretagne au travail est également l’occasion pour les plus jeunes de découvrir des corps de métiers aujourd’hui disparus.

Certains personnages illustres, tel que Johnny Onion, célèbre colporteur d’oignons, sont également parmi les pièces présentées : « Ce personnage est très connu en Bretagne et en Angleterre ! Mais aujourd’hui, les enfants ne le connaissent plus », regrette Bernard Verlingue.

Le musée de la Faïence de Quimper offre un véritable voyage dans le temps, permettant de renouer avec l’histoire de la Bretagne et de ses doyens.

Publié le 21/04/2017 par Aurélie Berlet – © Côté Quimper.

La fresque de l’Armor de Pierre Toulhoat (Côté Quimper)

Le lycée Brizeux abrite un travail remarquable de l’artiste quimpérois Pierre Toulhoat. Il s’agit d’une immense fresque de faïence sur le thème de la mer.

Le lycée Brizeux

La fresque comprend une multitude de détails.

Au début des années 1960, l’architecte et urbaniste Raymond Lopez (1904-1966) réalise le nouvel internat des filles du lycée Brizeux. Le long bâtiment occupe la partie haute du parc. Raymond Lopez n’est pas un inconnu. À Brest, on lui doit l’hôpital Morvan (1936) et les tours de Quéliverzan (1954). À Paris, il a travaillé sur le projet des Halles et a participé à la nouvelle gare Montparnasse et sa tour…

Deux commandes

À Mantes-la-Jolie, il réhabilite le centre historique, construit une bibliothèque et les 8 000 logements du Val Fourré. Raymond Lopez est donc un architecte en vue lorsqu’il débarque à la gare de Quimper. Là, dans le hall des pas perdus, il remarque tout de suite les bas-reliefs de Pierre Toulhoat. Dix grands panneaux de 50 cm sur 1 m racontant sur le haut des piliers des « choses et gens de ce pays ». C’était avant la rénovation de la gare en 1991. Raymond Lopez a un coup de cœur pour l’artiste quimpérois. Il demande aussitôt à le rencontrer.

Raymond Lopez commande deux fresques de faïence à Pierre Toulhoat pour décorer le nouveau bâtiment du lycée Brizeux. L’une, l’Armor, consacrée au monde marin ; l’autre, l’Argoat, dédiée à la terre. Mer et Terre inspirent avec bonheur le Quimpérois. Chaque fresque se compose de morceaux de faïence réalisés dans les sous-sols de la faïencerie Keraluc. Seule la fresque de l’Armor sera mise en place. L’installation d’un bar empêchera la pose de la fresque Argoat qui attendra pendant 17 ans avant d’être achetée par le Frac et installée à Rennes.

Légende et vie quotidienne.

La fresque Armor raconte sur 8 mètres de long et 2,30 mètres de haut une histoire où imaginaire, événements historiques et vie quotidienne se mêlent. Embarquement immédiat dans le monde marin de Pierre Toulhoat. La scène se lit de gauche à droite et débute avec la disparition de la ville d’Ys sous les yeux de Gradlon, qui, impuissant, voit sa fille Dahut transformée en sirène. Saint Guénolé épaule Gradlon. Puis, c’est un saint irlandais tenant sa crosse et sa bible qui traverse la Manche dans une auge de pierre. Il s’apprête à dépasser un fier drakkar viking toute voile déployée.

Arrive le port et son activité débordante. Dans leur canot, des caseyeurs s’en vont noyer leurs casiers sous le regard de quelques oiseaux gourmands. Sur un fileyeur, l’équipage a fini de tendre les filets. Certains s’occupent des caisses de poissons tandis qu’à l’avant, on se prépare à l’amarrage. Au premier plan au centre, les charpentiers de la mer sont à la tâche maniant sur le quai l’herminette et le vilebrequin. La scène s’achève avec le débarquement du poisson, sur le quai, un pompon rouge évoque la Marine nationale. Avec détails et poésie, Toulhoat propose une navigation artistique réjouissante.

24/10/2016 © Côté Quimper (photo : Florence de Massol).

Les 25 ans du Musée de la faïence (Côté Quimper)

Situé dans le quartier de Locmaria, le Musée de la faïence abrite plus de 3 100 pièces dans un bâtiment autrefois occupé par la maison Porquier.

construction du musée de la faïence de Quimper

Les travaux ont duré huit mois.

Les travaux ont duré huit mois.

Il y a 25 ans, dans l’engouement du tricentenaire de la faïencerie quimpéroise, est née l’idée de présenter, dans une collection unique, l’Histoire des faïenceries des origines à nos jours. L’idée du Musée devient une évidence. La famille Verlingue est propriétaire d’un fonds exceptionnel d’archives et de pièces. La volonté de conserver cet ensemble se conjugue à l’envie de le partager avec le public. Après les recherches infructueuses d’un lieu en centre-ville, un projet d’intégration au nouveau centre contemporain du Quartier va capoter. La maison Porquier (ancienne faïencerie) est providentiellement mise en vente. Ce lieu s’impose comme une évidence.

Le chantier débute en 1990.

Un jeune architecte tout juste arrivé d’Espagne est choisi. Javier Moron imagine le bâtiment tandis que les plans d’exécution sont confiés à l’architecte quimpérois Hervé Troprès.

Débuté en 1990, le chantier est rondement mené. Les Quimpérois suivent, de la rive du Cap Horn, l’avancée des travaux, parfois avec quelques inquiétudes relayées par la presse. Le choix de la brique n’est pas bien compris, la rondeur de la tour exacerbe les plus critiques. En fait, la tour répond à la nécessité d’avoir un magasin. La brique et la rondeur évoquent le four d’une faïencerie et la forme répond au Chœur roman de l’église toute proche de Locmaria.

Huit mois de travaux.

Les anciens bâtiments de la faïencerie Porquier sont conservés, les ateliers sont remontés. En seulement huit mois, le chantier est livré ! L’ensemble lumineux et fonctionnel s’ancre dans le paysage. L’inauguration a lieu le 18 juin 1991 en présence de Per Jakez Hélias qui sera un grand fidèle du Musée.

Les 3 184 pièces proviennent des faïenceries Porquier, Henriot et Hb. Le musée raconte les origines, avec l’arrivée d’un Marseillais, puis d’un Nivernais, suivi d’un Rouennais. Les motifs et les techniques vont s’amalgamer pour donner la faïence d’aujourd’hui et des histoires à découvrir à travers les très belles expositions thématiques du musée.

24/09/2016 – © Côté Quimper