La faïence de Quimper à l’honneur (France 3 Bretagne).

Ce week-end, le Musée de la Faïence de Quimper fêtait son 30ème anniversaire.
Le 9ème Festival de la Céramique se tenait au même moment, sur la place du Stivel.

Publié le 5 septembre 2021 – France 3 Bretagne ©

Kathy Le Vavasseur : « Au Musée de la Faïence je retrouve des éléments qui me sont chers » (Le Télégramme).

Plasticienne, sculptrice, Kathy Le Vavasseur est l’invitée du Musée de la Faïence qui fête tout le week-end son 30e anniversaire. Ses œuvres en courbes fines, se marient élégamment avec l’esprit du lieu. Elle avoue son bonheur d’être là.

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Kathy Le Vavasseur présente ses élégantes sculptures.

Vous êtes née à Sa Đéc, au Vietnam, sur les bords du Mékong. À Quimper, certaines de vos pièces semblent glisser sur l’Odet tout proche, c’est un peu un retour aux sources ?

L’eau, la terre, le feu sont à la base de mon travail. C’est moi qui ai choisi cet emplacement pour montrer ces « Stratum super stratum » qui ont à voir avec les vagues. Au Musée de la Faïence je retrouve des éléments qui me sont chers.

Racontez-nous un peu de ce temps où naît, sans doute, votre besoin de créer ?

Lorsque nous vivions au Vietnam, mon père était sculpteur statuaire. J’ai touché à tout dans son atelier. J’ai observé. Sa démarche d’artiste m’a intéressée.

Et ensuite ?

En France, j’ai suivi une formation textile et arts plastiques. J’avais un professeur formidable qui aimait la diversité et respectait ma liberté. J’ai créé des tissus pour de grandes maisons, mes planches plaisaient. En 2010, j’ai rencontré la terre, matière qui m’est chère depuis toujours. J’aime expérimenter les formes, inventer. Ce tournant que j’ai pris date peut-être de ce jour où j’ai reçu les outils de mon père. À partir de là, j’ai laissé les choses venir. Puis j’ai été sélectionnée pour un concours en Autriche. Mes œuvres ont été remarquées.

Au musée, on découvre plusieurs facettes de vos œuvres, en particulier celle consacrée au corps humain, parlez-nous en.

Je consacre plusieurs sculptures au corps humain, telle ce « Circum colonne blanche » et plusieurs œuvres sur ce thème. Toutes portent leurs gouttes de lumière comme ces neurones qui ne disent pas leur nom.

Ce dimanche vous rencontrerez des stagiaires ?

J’animerai une visite guidée gratuite à 11 h, un atelier Totem entre 14 et 16 h.
Pratique

Renseignements : 02 98 90 12 72. Musée de la Faïence de Quimper. 14 Rue Jean Baptiste Bousquet. Locmaria.

Publié le 4 septembre 2021 – Le Télégramme ©

Céramique : les belles vagues de l’âme de Kathy Le Vavasseur (Ouest-France).

A l’occasion des 30 ans du musée de la faïence, à Quimper, Kathy Le Vavasseur expose un monde en mouvement, organique, proche des éléments. Poétique et pas toc.

Kathy Le Vavasseur
Kathy Le Vavasseur devant une de ses œuvres ondoyantes, au musée de la Faïence, sur les bords de l’Odet, à Quimper.

Portrait On le devine à ses yeux. Sous son masque. Kathy Le Vavasseur a le sourire bienveillant. Patiemment elle explique au néophyte le long travail de la céramique. De l’idée fulgurante à la lente et longue gestation de l’objet qui sort du four. Des essais, des techniques, de ce savoir-faire appris auprès de quelques maîtres comme le mexicain Gustavo Perez ou de l’américain Wayne Fischer.

Pour comprendre la source de son travail, il faut remonter le fleuve de son existence. Elle est née au bord du Mékong et, quand elle ne travaille pas à Paris, vit à Locmaria, à Quimper, le long de la rivière de l’Odet. Kathy Le Vavasseur est à la confluence de trois cultures, le Vietnam, l’Italie, par ses parents et la France qui a accueilli sa famille en 1975. « Les eaux du Mékong, le vent, sont ancrées en moi. »

Kathy Le Vavasseur
Une des sculptures pyramidales inspirées de notre colonne vertébrale.

Dans les pas du père

Pas étonnant qu’elle ait conçu des formes ondulantes, telles des vagues qui se superposent. Les strates. Elle aime bien ce mot. Comme des sédiments au fond de l’eau qui refont surface. Elle arrive à donner du mouvement à la matière pourtant inerte. Pas étonnant non plus qu’elle adore danser et qu’elle affectionne la plongée sous-marine. Pour l’exposition elle a mis une couche de latin à ses strates qui deviennent « stratum ». Kathy aime jouer avec les mots.

Céramiste, plasticienne, Kathy Le Vavasseur travaille des techniques mixtes. Parallèlement à ses œuvres originales, elle a mis son talent au service d’architectes d’intérieurs, de l’industrie textile, « j’ai travaillé pour des filiales d’Hermès », un peu de luminaires aussi.

Remonter le fleuve de la création, toujours à la source. Il y a le Mékong, on l’a dit. Et son père. « Il avait fait les Beaux-Arts à Venise, par la suite il a travaillé pour l’église, au Vietnam. » Sculpteur de scènes pieuses, la Vierge à l’enfant, Chemin de croix, des statues, des bas-reliefs. « À son arrivée en France il a travaillé pour les arts du feu et la table, notamment dans le moulage de plâtre pour les cristalleries. » Forcément, la petite Kathy a trouvé dans l’atelier paternel plus qu’un terrain de jeu. Une passion. Sa vie.

Kathy Le Vavasseur
Le corps humain et ses organes inspirent énormément l’artiste.

Totems

Le choc est saisissant entre les œuvres contemporaines de Kathy et le fond du musée de la Faïence. Mais c’est un brassage d’époques tellement décalé que cela aussi coule de source. De l’abstrait qui se fond dans le concret. « Mes céramiques et sculptures ne sont pas utiles », sourit l’artiste qui nous guide dans les allées du musée. Pas de bol ou de vase. Très peu de couleurs, ou alors fondues dans la masse, comme tatouées dans la céramique. « La surface de la faïence peut être lisse, brute. » À côté des strates de vagues, l’artiste expose des totems. Des ossatures de colonnes vertébrales, des ossements. La couleur de la sculpture est aussi osseuse. Des os, mais aussi un cœur comme saisi par une main, une bronche-branche, un sacrum inversé devenu sacré, des neurones aux synapses de verre.

Les éléments sont très importants aux yeux de Kathy Le Vavasseur qui arrive à retranscrire dans ses sculptures le vent, l’onde des flots, la force de la terre. Comme ses curieux entrelacs aux couleurs noir et ocre, de terre mêlée et de faïence lisse qui traduisent l’atmosphère spirituelle des bords du Gange. Ou ces ondes debout, tels des branches de grès naturel chamotté, de faïence teintée et de terre mêlée inspirés par le Loo, un vent brûlant venant du sud-ouest dans le désert du Thar, en Inde. Poétique, pétri de spiritualité, le travail de Kathy Le Vavasseur, s’il s’inspire des éléments naturels, met l’humain, et surtout l’âme, au cœur de son ouvrage.

L’exposition est visible à Locmaria, au 14, rue Jean-Baptiste Bousquet, à Quimper, au musée de la faïence jusqu’au 19 septembre. À noter que Kathy Le Vavasseur anime des ateliers pour le public (sur réservation au 02 98 90 12 72) ce dimanche à 14 h et 16 h. Visite de l’exposition en présence de l’artiste à 11 h, ce dimanche.

Publié le 3 septembre 2021 par Jean-Marc PINSON – Ouest-France ©

Les 30 ans du Musée de la Faïence Jules Verlingue en vidéo.

Le Musée de la Faïence de Quimper fêtera son 30ème anniversaire le week-end prochain.
Pour célébrer cet évènement, nous vous proposons de redécouvrir le Musée et ses collections en vidéos.
Du 30 août au 5 septembre 2021, l’association publiera une vidéo tous les jours à 19 h.
Vous pourrez également les consulter sur notre page YouTube.


#1 – Histoire de la collection et du Musée de la Faïence Jules Verlingue.

Pour débuter notre semaine en vidéo, nous vous proposons un petit retour en arrière, sur l’histoire de la collection et du Musée.


#2 – L’eau, la terre et le feu.

Notre seconde vidéo est consacrée à l’univers technologique des faïenceries.
Nous essayons de répondre à cette question : Qu’est-ce que la céramique ?


#3 – Naissance et évolution du style Quimper.

Aujourd’hui, intéressons-nous à l’influence des manufactures et à la naissance du style « Quimper ».


#4 – Le personnage breton.

Pour notre quatrième rendez-vous, nous évoquons la naissance du célèbre personnage breton.


#5 – Alfred Beau, l’accès au monde artistique 1873.

Nous nous intéressons dans cette vidéo à un personnage central dans l’histoire des faïenceries : Alfred Beau (1829-1907).


#6 – Le temps des artistes au début du 20ème siècle.

Au début du 20ème siècle, Quimper fut un creuset artistique fécond.
Nous vous proposons de découvrir les créations de Mathurin Méheut, René Quillivic, du groupe Ar Seiz Breur et de la production Coloniale pour l’exposition de 1931.


#7 – Les grès d’art de grand feu « Odetta ».

Nous terminons notre semaine sur une production originale : Les grès d’art de grand feu « Odetta », conçus par la manufacture de la Grande Maison HB.

Association des Amis du Musée & de la Faïence de Quimper ©

La faïence et son musée, œuvres de passionnés (Ouest-France).

Le musée de la Faïence fête ses trente ans du 3 au 5 septembre. II existe grâce à la famille Verlingue et à une collection unique d’œuvres d’art.

Jean-Yves et Bernard Verlingue
Jean-Yves et Bernard Verlingue, au musée de la Faïence, qui a vu le jour il y a trente ans (en 1991) dans le quartier de Locmaria grâce à eux.

L’histoire

Juin 1991, au cœur du quartier de Locmaria, berceau de Quimper et de son art de la faïence. Au 14, rue Jean-Baptiste-Bousquet, Bernard Verlingue et Jean-Yves, son père. ouvrent le musée de la Faience.

« ça a été un peu épique. raconte Bernard Verlingue. On a reçu les étagères la veille seulement. On a passé une partie de la nuit et toute la journée de l’inauguration à mettre les pièces en place. Il faillait déjà avoir le musée en tête ! »

Le conservateur du musée toujours là, ses fameuses bacchantes aussi. « II y avait une forme d’inconscience quand on a ouvert. On a fait avec les moyens qu’on avait et ce n’était pas marrant tous les jours. La passion, malheureusement, ne fait pas tout. »

La faïence au cœur de l’histoire familiale

Ne serait-ce qu’entre 2007 et 2011, où le musée a dû rester fermé quatre ans, faute de financements Cette époque est loin : depuis un fonds de dotation a été créé. Une trentaine de mécènes soutient aujourd’hui le musée, qui avance beaucoup plus serein (1). « Et la fête continue », sourit son atypique conservateur.

Ce week-end, du 3 au 5 septembre, le musée de la Faïence fête justement ses trente ans. Bernard Verlingue est l’âme des lieux. Lui qui s’était fait plus rare ces deux dernières années en raison de la maladie, y revient de plus en plus depuis un mois et demi. Tout simplement car il va mieux. « Ici, c’est sa vie », glisse Jean-Yves Verlingue.

C’est lui, le père aujourd’hui âgé de 94 ans, qui en août 1990 a acheté l’ancienne faïencerie Porquier, puis a fondé une société de famille pour ce musée. Avec la volonté d’exposer ce qui aurait pu rester enfoui dans des caisses : la collection, jusqu’alors mise à disposition des Faïenceries de Quimper, qui les présentaient dans leur hall d’entrée mais ne souhaitaient plus le faire.

Une collection de 5 000 pièces

Dans ces caisses. des « modèles d’origine », souligne Jean-Yves Verlingue. Rassemblés depuis trois siècles et la naissance de la faïence à Quimper en 1699. « Mais plus personne ne pouvait voir ces pièces et le travail de tous ceux – ouvriers, cadres, dirigeants – qui ont travaillé dans les faïenceries. Alors même que Quimper est mondialement connue pour sa faïence. En 1990, les fêtes du tricentenaire (de la naissance de la faïence) avaient attiré environ 80 000 personnes. Il y avait donc une demande. »

Il fallait un écrin à cette collection, ce sera ce musée privé. Avec près de 5 000 objets (pièces et éléments papier), elle est « sûrement l’une des plus grandes collections de faïences en France ». Et elle est protégée : « Elle est inaliénable et n’est donc pas à vendre. » Elle peut s’agrandir, par des dons.

Les visiteurs peuvent en découvrir une partie, entre l’exposition permanente et les expositions temporaires. Ils ont été 10 000, en 2019. « Certains reviennent d’année en année ; c’est une chance pour nous », souligne l’œil expert. Faire des choix pour mettre en valeur des pièces, des savoir-faire et des artistes ne frustre pas Bernard Verlingue. Au contraire, ça l’amuse.

« II est tombé dans un tonneau de barbotine (2) petit », taquine son père. « J’ai choisi de travailler dans une faïencerie quand j’avais 3 ans », acquiesce celui qui en a aujourd’hui soixante-sept de plus. Comme son père et son grand-père (Jules) donc.

Le musée de la Faïence fonctionne avec lui, Jérémy Varoquier, son assistant, et un saisonnier. Alors, comme le souligne Bernard Verlingue tandis que le soleil de cette fin août chauffe son bureau, « il y a largement de quoi travailler. De toute façon, je ne sais rien faire d’autre que de m’occuper du musée ».

(1) Dont Jacques Verlingue, président d’Adelaïde, groupe de courtage en assurances.
(2) Pâte délayée dans de l’eau.

Linogravure

Pour célébrer ses trente ans, le musée de la Faïence a commandé une linogravure à l’artiste concarnois Olivier Lapicque Elle représente son fameux marin et a été éditée à cent exemplaires. Environ la moitié peuvent toujours être achetées.

Publié le 1er septembre 2021 par Rose-Marie Duguen – Ouest-France ©