Brochure de 10 pages (noir et blanc).
Sommaire :
- Le mot du président – Jean COROLLER (p 1).
- René-Yves CRESTON (1898-1964) Artiste Militant et rénovateur – Jean R. ROTTE (p 2 à 8).
- Giovanni LEONARDI et ses amis (p 9).
- Bourse d’échanges (p 10).
Brochure de 10 pages (noir et blanc).
Sommaire :
Vase de la grand-mère, cadeau de mariage de maman… Samedi, une quarantaine de personnes ont fait estimer ces biens de famille made in Quimper par le spécialiste Bernard Verlingue.
« Le cadeau de mariage »
« On a vu de belles pièces, moins de pièces ordinaires que les années passées. » À l’issue de près de trois heures d’estimation, pendant lesquelles il a reçu une quarantaine de personnes, samedi, au musée de la Faïence, Bernard Verlingue tire un bilan satisfaisant.

À gauche, la sculpture « Barr Avel », estimée à 3 000 €, cadeau de mariage en 1935, figurera bientôt dans le catalogue d’une vente aux enchères. À droite, en haut, Bernard Verlingue, conservateur du Musée de la Faïence. En bas, Philippe et Martine, le frère et la soeur, comptent mettent en vente les faïences de leurs grands-parents dont ce vase, estimé à 200 €. |
Parmi les plus belles pièces de la matinée, la sculpture Barr Avel de René-Yves Creston. « C’est le cadeau de mariage de ma mère, en 1935, offert par mon parrain », confie la propriétaire.
Cette sculpture, estimée à 3 000 € environ par le conservateur, figurera dans un prochain catalogue de ventes aux enchères. Et qui sait, la Ouessantine traversera peut-être l’Atlantique pour gagner les États-Unis : « Le marché des belles pièces est français mais aussi américain », explique Bernard Verlingue.
« Pas le droit d’approcher »
Martine se souvient des vacances à Loctudy, chez Marie-Jeanne, la grand-mère maternelle : « On n’avait pas le droit d’approcher les faïences ! » Aujourd’hui, elle et son frère ont l’intention de se séparer de ces pièces qui prennent la poussière : « On n’avait aucune idée des prix. »
L’estimation de Bernard Verlingue est la bienvenue pour ces Parisiens en vacances dans la maison familiale. Un vase, « une pièce offerte au grand-père paternel juste avant la Seconde Guerre mondiale », confectionné dans la seconde moitié des années 1930, pourra partir pour 200 € : « On y mettait de l’eau… ou du cidre », sourit Philippe.
« La salière de ma grand-mère »
Cette salière « collée, recollée », Alain Méleard la voit, encore aujourd’hui, avec des yeux d’enfant : « Je l’ai toujours vue chez ma grand-mère de Lannion. » De son carton, il sort un cendrier dont le décor le fait sourire : « On y voit une femme et un bébé ! Ces cendriers étaient fabriqués pour faire la promotion d’un alcool local, l’Elixir d’Armorique. On n’imaginerait plus ça, aujourd’hui ! »
Converti en euros, le contenu du carton ne pèse pas lourd. Mais comme le glisse parfois le conservateur Bernard Verlingue aux propriétaires de pièces communes, il est rempli d’une « valeur sentimentale ».
« J’y tiens, mais… »
Estimation : 1 000 €. La propriétaire s’épanche : « Cette pièce a une valeur sentimentale pour moi. Mais que va-t-elle devenir ? J’ai deux garçons… Est-ce que je la vends et j’achète autre chose ? Est-ce que je la garde ? » Cette maman est repartie avec ses questions…
Nelly CLOAREC.
Publié le 16/08/2016 – © Ouest-France

« Barr avel (coup de vent) », René-Yves Creston, Henriot, en haut. « Itron Varia Breiz Izel », Robert Micheau-Vernez, en bas. « Bigoudène et son enfant », Emile-Just Bachelet, à droite | Ouest-France
L’exposition temporaire est consacrée, cette année, aux femmes et aux enfants. Dans un monde de brutes, fraîcheur et élégance des silhouettes réconfortent le visiteur.
Les femmes et les enfants d’abord… Il faut lire le titre de l’exposition temporaire du Musée de la faïence de Quimper (Finistère) avec attention. Ici, le point d’exclamation a été remplacé par des points de suspension. Pas de risque de naufrage donc, mais une promenade dans un univers où les femmes et les enfants sont les stars.
Tous les sentiments
Les dizaines de pièces rassemblées par Bernard Verlingue, conservateur du musée, illustrent toute la palette des sentiments. Grand-mère au visage peu aimable tenant une petite fille par la main. Maman élégante et tendre donnant un câlin à son bébé. Les artistes ont su saisir les instants du quotidien. La gravité n’est jamais loin lorsque René-Yves Creston fige, avec élégance, la silhouette d’une Ouessantine, comme marquée par le destin, les plis de sa robe pris dans la bourrasque.
Menacé d’excommunication
Les pièces sont de toutes tailles. Les miniatures, parfois cocasses, méritent qu’on s’y penche. Le buste grandeur nature d’une jeune femme, œuvre de Jules-Charles Le Bozec, impose la gravité du modèle, belle sans coquetterie. Ici, le costume breton n’est pas un accessoire anachronique. Il donne aussi l’âme d’un pays.
Art populaire
La faïence est un art populaire. À côté des pièces d’artistes, on découvre des clins d’œil, parfois aussi des faïences publicitaires. « Qui oserait aujourd’hui proposer un cendrier Elixir d’Armorique décoré d’une maman et de son enfant ? », rigole Bernard Verlingue. Moins anecdotique, la Vierge dans une magnifique robe bleu cobalt imaginée par Robert Micheau-Vernez.
Un Jésus qui joue du biniou
Dans ses bras, un Jésus qui joue du biniou. Rien de blasphématoire dans l’intention de l’artiste. « Oui, mais l’évêque de l’époque (les années 40) n’a pas du tout apprécié. Il a menacé Jules Henriot, le faïencier, d’excommunication »
, rapporte Bernard Verlingue. La production a été interrompue. Reste cette Vierge mystérieuse.
Dès le 18 avril
À partir du 18 avril, Les femmes et les enfants d’abord…, au Musée de la faïence, 14, rue Jean-Baptiste Bousquet, à Quimper.
Jean-Pierre LE CARROU
le 06/04/2016 © Ouest-France