Vente aux enchères des œuvres de Fréour (France 3).

Vente de l'atelier Jean Fréour
Les œuvres de Jean Fréour à la salle des fêtes de Batz-sur-mer pour une vente aux enchères.

Jean Fréour était un immense artiste à qui la sculpture doit beaucoup. C’était aussi un être singulier qui travaillait comme un forcené sans désir de vendre ses œuvres ou si peu. Cela explique les centaines de pièces mises en vente.

Plus de 500 pièces, c’est pratiquement le fonds de l’atelier du grand sculpteur qui, en 1955, avait décidé de s’installer à Batz-sur-Mer pour y vivre et pour y travailler. Non loin de Nantes sa ville natale.

Indépendant, libre et inclassable il n’a cessé de sculpter le bronze, le marbre, le schiste, l’ardoise bleue, le granit, l’onix, entre autres matériaux. Ce qui donnait à ses sculptures des ombres et des lumières remarquables et précieuses.

Disciple de Charles Louis Malric et Henri Bouchard il travaillait à la manière des artistes du 19è siècle, un peu comme un ermite. Un travail fortement marqué de régionalisme et d’identité bretonne imprégnée de catholicisme. Sa source d’inspiration ? La femme.

Fréour n’aimait pas se mettre en avant et refusait tout travail journalistique. D’où l’intérêt de ce reportage réalisé en 1972 pour le magazine culturel de télé Pays de la Loire.

Vente très riche et variée

Beaucoup de musées se sont intéressés à cette vente. Des pièces qu’il n’a jamais voulu vendre et qui donc représentaient pour lui l’essentiel de son œuvre. Il faisait peu d’expositions et avaient installé chez lui sa propre galerie d’art. Néanmoins on trouve des œuvres de Fréour en Argentine, au Canada, en Afrique, où Il a eu beaucoup de commandes publiques.

Si, lors de la vente, quelques sculptures sont restées accessibles pour quelques centaines d’euros, la Gitane, elle, est partie à 10 000 euros. Jean Fréour l’artiste ermite qui aurait eu 100 ans cette année, est désormais une valeur reconnue et partagée. C’est aussi à cela que servent les ventes aux enchères.

Publié le 30 juillet 2019 par Evelyne Jousset – France 3 ©

L’atelier d’Henri Bouchard – Piscine de Roubaix.

L’oeuvre d’Henri Bouchard (1875-1960) : « marins Bretons » était présente sur l’affiche de l’exposition du Musée de la Faïence de Quimper l’année dernière.

Armor, Argoat - La Bretagne au travail.

Armor, Argoat – La Bretagne au travail.

Depuis un mois, l’atelier de l’artiste a été reconstitué pour la réouverture du Musée « la Piscine » de Roubaix. L’atelier du sculpteur (rue de l’Yvette à Paris) avait été transformé en Musée de 1962 à 2007. Il y a dix ans les oeuvres ont été transférées à Roubaix.


Le passé controversé de l’artiste provoqua une polémique (article du quotidien le Monde). Cet ensemble est cependant le seul atelier conservé en totalité d’un sculpteur de l’entre-deux-guerres.


Revue de presse :

L’atelier d’Henri Bouchard, un modèle du genre pour comprendre la sculpture (La Voix du Nord).

Transféré dans les collections de La Piscine, l’atelier Bouchard est enfin présenté au public dans l’extension du musée. Un exemple très parlant du travail de sculpture et des techniques propres à cet art.

Henri Bouchard.

Des écrans permettront aux visiteurs d’accéder à des explications sur différentes œuvres de l’atelier d’Henri Bouchard. Photo Philippe Pauchet.

Au milieu de toutes les sculptures de l’atelier d’Henri Bouchard, élément majeur de l’extension du musée La Piscine, cet objet imposant questionne. Que vient faire cette espèce de grosse planche de bois, hérissée de clous ? C’est un outil traditionnel de la sculpture, qui permet, sur ces épines de métal, de plaquer la terre que l’artiste va façonner pour réaliser son esquisse. Ce type d’objet, « personne n’en connaît un autre exemplaire », observe Bruno Gaudichon, le conservateur de La Piscine. Et dans la reconstitution de l’atelier d’Henri Bouchard, il tient donc une place prépondérante.

La raison tient au projet même d’extension du musée. « Il y avait dans notre réflexion l’idée d’une grande galerie de sculpture dans laquelle il paraissait indispensable d’avoir une séquence technique : sur l’atelier du sculpteur et les techniques de la sculpture. Nous pensions faire une reconstitution artificielle. Trouver un atelier, on n’y avait même pas pensé mais nous savions que l’atelier Bouchard était un modèle du genre. »

Une occasion formidable

Ce lieu de travail et de création, laissé intact à la mort de l’artiste en 1960 et labellisé Musée de France, aurait dû revenir à la ville de Paris. Mais faute d’accord, et devant la nécessité de vendre les murs, la famille du sculpteur faisait face à deux possibilités. La première, « c’était de transférer à la collection nationale de référence (le Centre Pompidou). Libre à lui ensuite de disperser les œuvres dans différents musées français, ce qui était la fin de l’atelier initial. On perdait une occasion formidable de raconter l’histoire de ces ateliers des grands sculpteurs de monument publics. »

La seconde, décidée en 2006, faisant écho au souhait pédagogique de La Piscine, a été de les transférer à Roubaix, dans une reconstitution fidèle capable de nouveau de plonger le visiteur dans l’ambiance de travail du sculpteur. « Jamais une seconde je n’avais imaginé que cet atelier pourrait venir chez nous », observe Bruno Gaudichon. « La famille et l’association ont complété par des donations, même en numéraire aux Amis du musée, qui ont permis de mieux réaliser le projet. » Il est dans cette extension du musée le complément indispensable de la salle qui présente les outils de la sculpture, qui en présente les différentes techniques.

Publié le 18/10/2018 par Marc Grosclaude – La Voix du Nord ©


France 3 – Émission Spéciale « La Piscine voit plus grand ».