Le Musée de la faïence proposait, ce samedi, aux curieux de faire estimer leurs biens par Bernard Verlingue, le conservateur. L’occasion de connaître, enfin, la valeur du vase qui prend la poussière sur le buffet.
Certains arrivent avec un objet en particulier à estimer. Comme cette dame venue connaître la valeur d’une statuette d’un bagad de Micheau-Vernez récupéré auprès d’un ami. D’autres se laissent surprendre en apportant des bacs en plastique remplis à ras bord d’assiettes, de vases et de soupières. « Je savais que ce n’étaient pas des objets de valeur mais c’est l’occasion d‘en être sûre ! », raconte une participante dont les deux caisses de faïence n’excèdent pas la somme de 100 €.
Le moindre détail peut tout changer
La file d’attente ne se réduit pas à l’entrée du Musée de la faïence à Quimper. « L’évènement a attiré plus de monde que l’année dernière », confirme Jérémy Varoquier. Première étape pour le public : l’avis de collectionneurs passionnés de l’association, les Amis du musée. Ces amoureux de la faïence donnent une première estimation. Si un bien leur semble plus précieux, ils redirigent les propriétaires vers celui qu’on appelle « le Dieu » de la journée : Bernard Verlingue, le conservateur du musée.
Chaque année depuis 1991, sauf exception, il offre son expertise et estime les pièces qu’on lui présente. Il fait bien plus que de donner un prix : il explique l’histoire de l’objet, sa rareté ou non, son intérêt sur le marché. De quoi tout savoir sur la faïence ou presque. « Henriot tardif ou plus récent », « de premier ou second choix », « vases Odetta », « Porquier en parfait état ou cassé », rien n’échappe à l’expert. Et le moindre détail peut tout faire basculer. « Oh non ! », s’exclame une propriétaire quand on lui fait remarquer les fêlures sur ses statuettes de Micheau-Vernez des années 60. C’était sa pièce la plus intéressante mais les traces du temps en ont décidé autrement.
« C’est mon Noël à moi ! »
Assiette, bols, statuettes, vases, plats, pièces d’artistes… Toutes sortes d’objets défilent sous les yeux du conservateur du musée. Et ce, pour son plus grand plaisir. « C’est mon Noël à moi ! », plaisante-t-il. Le prix du bien estimé le plus haut, ce samedi matin, revient à la statuette d’une mam goz, une grand-mère bretonne, d’une quarantaine de centimètres. « Le cadeau de communion de mon père ». Une pièce rare que le Bernard Verlingue, qui a été directeur technique de la faïencerie pendant près de dix ans, n’a pas souvent vue. Le verdict tombe : 2 500 €.
Si ce n’est pas le cas pour cette dame, les estimations font parfois des déçus. « Certains modèles pourraient valoir plus que ce que j’estime, explique Bernard Verlingue, mais on fait en fonction du marché et des demandes des acquéreurs ». Une chose est sûre, tous sont animés par la curiosité de leurs trouvailles, que la plupart n’envisagent d’ailleurs pas de vendre.
Pratique : Musée de la Faïence de Quimper. 14, rue Jean-Baptiste Bousquet. Ouvert du 18 avril au 30 septembre, du lundi au samedi, de 10 h à 18 h sans interruption. Fermé dimanches et jours fériés. Tarifs : de gratuit à 5 €. Plus d’informations au 02 98 90 12 72.
Publié le 6 août 2022 par Agathe Hernier – Le Télégramme ©