Toujours bien habillé, l’œil rieur, un chapeau sur la tête, Jacques Villeglé, né Jacques Mahé de la Villeglé, était un grand bonhomme de l’art contemporain. Il s’est éteint à l’âge de 96 ans. Son nom est associé à des affiches lacérées par des passants, abîmés par le temps, qu’il a sorties de leur contexte de la rue pour les mettre dans des galeries. Affiches de cinéma, politiques, publicitaires, il récoltait tout. Pour lui, le véritable artiste ce n’était pas lui mais « le lacérateur anonyme ».
Un travail d’archéologue urbain mené avec son copain Raymond Hains, rencontré sur les bancs de l’école des Beaux-Arts de Rennes. Villeglé était né à Quimper et n’avait pas oublié sa ville natale. L’an passé, il avait prêté 70 œuvres à l’association d’art contemporain Cactus. Le musées des Beaux-Arts de Quimper possède deux de ses œuvres. « Il était un passeur intergénérationnel, souligne Sheilla Laclusse, artiste installée à Cast (Finistère) et qui l’a bien connu. Il avait beaucoup d’humour mais était aussi très engagé. » Passionné par la poésie et la typographie il avait créé son propre alphabet.
Publié le 07 juin 2022 par Jean-Marc PINSON – Ouest-France ©