Cette gravure est intitulée : « Costumes de Fêtes » et elle date de 1938. L’artiste Géo-Fourrier (1898-1966) fait réaliser la gravure sur bois au Japon par l’éditeur Takamizawa de Tokyo. Musée de la carte postale de Baud (56) présente toute l’année les œuvres de l’artiste.
Le magasin de souvenirs et cadeaux La Civette va bientôt fermer ses portes rue du Parc. Gwenola Breton, commerçante de la troisième génération, a annoncé son départ. Un magasin d’audition va s’installer dans ce lieu emblématique.
« J’ai 56 ans. Depuis mes 15 ans, je suis liée à ce magasin. J’avais envie de changer de vie ». Gwenola Breton ne s’attarde pas sur les raisons qui la poussent à passer la main. Tout juste évoque-t-elle avec émotion la disparition l’an passé de son père, en février et de sa mère, en août. Une histoire de famille se termine avec le départ de la patronne de La Civette.
Depuis 1938
L’établissement a été qualifié d’institution à Quimper. Pour Gwenola Breton, il s’agissait surtout d’une filiation. La Civette a été créée en 1938 par Alphonse Breton, un pâtissier de Landivisiau arrivé à Quimper pour ouvrir un magasin d’articles de tabac, qui deviendra bureau de tabac après-guerre. Alphonse était aussi amateur de faïence Henriot et le magasin va se diversifier. En 1970, la vente du tabac s’arrêtera. La Civette se diversifiera dans la maroquinerie, les stylos et autres cadeaux… En 1975, le fils Jean-Claude, également féru de faïence, a repris l’affaire, puis Gwenola en 1998. Une affaire de famille donc, identifiée par de grands carreaux de faïence en façade.
Rares sont, aujourd’hui, les commerces de Quimper qui en sont à la troisième génération familiale. Le magasin « L’art de Cornouaille » place Saint-Corentin, a également été créé par Alphonse Breton. Il est aujourd’hui tenu par Mickaël Breton, le cousin de Gwenola. « Mon grand-père avait aussi créé un magasin de vêtements Eoligou, rue du Parc », dit-elle.
L’ambiance a changé
La commerçante a l’impression d’avoir toujours travaillé à La Civette. « Petite, je dormais dans la réserve à bols, dit-elle. Adolescente, je travaillais à la boutique pour l’argent de poche. Une page se tourne pour moi avec émotion ». L’ambiance a aussi changé dans le quartier avec l’apparition de commerces éphémères, de franchises. « Les gens s’installent, ils ne viennent pas se présenter et au final, personne ne se dit bonjour », regrette Gwenola qui rappelle que la fermeture de la brasserie Le Bretagne il y a une quinzaine d’années a privé le secteur d’un lieu de convivialité. Pour autant, elle évoque aussi une clientèle « très fidèle ».
La Civette va donc fermer ses portes ce printemps. Elle sera remplacée dans quelques mois par un magasin d’audition. Que deviendra la façade ornée de faïence ? Gwenola n’en sait rien. « Je pense que les carreaux ne pourront pas bouger », dit-elle. Quant à la commerçante elle ne va pas quitter Quimper mais prendra un peu le large sur son bateau.
Le centre-ville perd ses balises
Les anciens ne reconnaissent plus leur ville, les plus jeunes y viendront-ils longtemps ? L’identité du centre-ville de Quimper se dilue peu à peu pour prendre les couleurs de toutes les villes de France. La fermeture annoncée de la Civette, vitrine emblématique d’une époque, en est l’illustration. Bientôt sur cet emplacement stratégique, à l’angle de la rue du Parc et de la rue Saint-François en bord de rivière face à la place de la Résistance, on trouvera un nouveau magasin d’audition. Il s’agirait du quinzième du genre rien que sur la ville de Quimper !
Peu à peu le centre-ville perd ainsi de son attractivité. Les visiteurs repéraient la Civette et ses faïences en façade comme une balise marquant l’entrée dans le centre historique. Les Quimpérois y étaient tous rentrés pour acheter un souvenir ou un cadeau. Qui s’arrêtera devant un énième magasin d’audition ? Banques, agences immobilières et autres : le quai le plus passant de Quimper, perd peu à peu son sens. On se souvient de la fermeture de la brasserie Le Bretagne en 2005. Elle était juste en face de la Civette. Son départ avait déjà cassé la convivialité des lieux. Une page se tourne à Quimper où les franchisés et autres boutiques éphémères, sans attaches, remplacent peu à peu ceux qui ont fait l’histoire de la ville.