La faïencerie met le labeur en relief (Ouest-France).

Jusqu’au 30 septembre, le musée de la faïence propose « Armor Argoat, la Bretagne au travail », une exposition riche de 310 représentations.

Exposition thématique de l'année 2017.

Bernard Verlingue, directeur du musée de la faïence, ouvre ses portes aux créations menées autour du travail.

Les gens d’ici

L’exposition « Armor Argoat, la Bretagne au travail » donne à voir 310 pièces collectées, au musée de la faïence, jusqu’au 30 septembre prochain.

Du XIXe à nos jours, le travail en mer, et sur terre, a inspiré des créations prolifiques.

Avec pour dominantes les manufactures HB & Henriot et Porquier-Beau, les faïenceries de Quimper ont largement vu la notion de travail insuffler les productions artistiques. Le grand nombre d’auteurs exposés va permettre de découvrir une vision du travail parfois très localisée, ou même très personnelle. Quand l’un tend à évoquer l’éreintement, l’autre focalise son dessin sur le pain, ou autrement encore sur une sorte de repos de guerrier.

Méheut, Moal, Goudie…

« Armor argoat, c’est, en français, la mer et la terre éclaire Bernard Verlingue, le directeur du musée. L’une et l’autre vont nourrir des travailleurs en tous genres à travers les âges » et littéralement « apporter le pain aux bouches » analyse-t-il, ajoutant que « c’est ce travail-là qui est exposé, celui qui paye ».

L’expert en faïencerie vous guide dans une caractérisation intrinsèque à chaque artiste et à chaque pièce, dont le détail ne manque parfois pas de sel.

Scènes de vie d’antan

Du naturalisme des années 20 par Mathurin Méheut, à la réalité d’une bigoudène apportant le casse-croûte à l’heure de l’embarquement par George Renaud, on plonge dans des scènes de vie ayant largement alimenté les productions de céramistes. Plusieurs artistes contemporains posent le ton des années que nous vivons. À l’instar de Paul Bloas, signant distinctement un lamaneur dont il décrit le travail dans une fiche explicative, ou encore de Paul Moal, aussi incontournable pour ses oeuvres que pour un passé d’équipier de chalutier. Mais c’est dans une approche thématique que le musée de la faïence nous fait traverser les âges du travail. Marins d’État, filets et outils de pêche par René-Yves Creston, Henri Bouchard ou Jos Kervella. Débarquement du poisson par Mathurin Méheut et Alexander Goudie…

Le même Alexander Goudie, tout comme Georges Robin ou Robert Micheau-Vernez, se sont aussi tournés vers la période des récoltes. À côté, il y a de la place pour le tailleur et les fileuses, de quoi mettre en vitrine les métiers de la broderie. Dans le thème « Foires et marchés » on trouve, entre le marchand de veau et le marchand de cochon, le médecin de ville et le joueur de bonneteau.

De quoi embarquer le spectateur dans une atmosphère d’antan, avec un attroupement de métiers hétéroclites sur place publique. Gendarme, ramoneur, laitière, curé, bistrotier… Si ces métiers ont nourri les bouches de ceux qui les pratiquaient, ils ont aussi alimenté l’histoire de la faïencerie.

Jusqu’au 30 septembre, exposition temporaire Armor Argoat, la Bretagne au travail, visites guidées tous les samedis, à 15 h.

Publié le 13/07/2017 – © Ouest-France