Chic, cet été, Jean Jullien revient au jardin (Ouest-France).

L’artiste, qui a grandi à Nantes, dessine pour des marques et expose dans le monde. Cet été, il agrandit la famille du peuple tendre du jardin des plantes. Portrait en quatre lieux et mille projets.

Jean Jullien Autoportrait
Autoportrait de Jean Jullien, réalisé depuis la Bretagne pour les lecteurs de « Ouest-France ».

En 2020, des œuvres de Jean Jullien, artiste qui a grandi à Nantes, étaient visibles dans le jardin des plantes. Ses créations vont se multiplier cet été.

Nantes

Sa ville de cœur. Là où Jean Jullien, 38 ans, a grandi, porté par l’effervescence culturelle, émerveillé par Royal de luxe. « Nantes est importante pour moi. J’y ai mes racines, c’est sans doute grâce à Nantes que j’ai eu le goût de dessiner. »

L’artiste, au trait faussement naïf qui tape juste, était « très fier » qu’on fasse appel à lui en 2012 pour la création du mobilier du Nid, le café au sommet de la tour Bretagne désormais fermée. Le bar-cigogne a connu une triste fin, démantelé et vendu aux enchères. « J’ai pris tout ça avec philosophie, il avait sans doute fait son temps », commente son créateur.

L’été dernier, avec l’inventif service des espaces verts, Jean Jullien a donné vie à quatre personnages tendres et ronds, en acier coloré, au jardin des plantes. La famille va s’agrandir avec quatre cousins, dont « un géant à moitié sous terre, pas très loin du baigneur » du bassin. « J’en suis très heureux, mais l’idée, c’est de ne pas lasser le public, de ne pas tout faire au même endroit, d’autant qu’il y a des artistes de talent à Nantes. »

Jean Jullien L’arroseur
L’arroseur, un des personnages de Jean Jullien, qui fait la planche dans le bassin du jardin des plantes depuis l’été dernier.

Plobannalec-Lesconil

L’artiste free-lance multiplie les projets, avec la presse, des marques ou des galeries d’art en France et à l’étranger. « Si ça me semble intéressant, si c’est bien fait et si je sens que je peux apporter quelque chose, j’y vais », explique Jean Jullien depuis le petit port de pêche finistérien, où il a vécu ce troisième confinement dans la maison de famille, avec sa femme anglaise et ses deux petits garçons.

On retrouvera bientôt le coup de crayon de Jean Jullien sur les vêtements de surf O’Neal, « dont un pourcentage des recettes sera reversé à la protection des océans », sur les planches de Fernand surfboards à Hossegor.

Pour le festival Lieux mouvants cet été à Lanrivain (Côtes-d’Armor), l’illustrateur imagine un gentil géant et prépare un duo avec le musicien Albin de la Simone. Prolifique, Jean Jullien signe aussi Ceci n’est toujours pas un livre, ouvrage cartonné astucieux tout juste publié, plutôt destiné aux tout jeunes lecteurs.

Mais ce qui l’occupe beaucoup en ce moment, c’est sa première BD, qui parle « de parents, d’être parents, qui dit à quel point on s’aime sans pouvoir faire sa vie ensemble ». Il y travaille tous les matins. L’après-midi, il peint dans l’atelier du jardin.

Jean Jullien Henriot Quimper
Pour la manufacture Henriot, à Quimper, Jean Jullien a illustré des bols et des vases.

Londres

C’est pour étudier au Central Saint Martins college of art and design et au Royal college, à Londres, que Jean Jullien a traversé la Manche après son BTS en communication visuelle obtenu à Quimper.

Il y a vécu treize ans, rencontré son épouse et Jae Huh, son ami coréen avec qui il a imaginé la marque de vêtements et d’objets NouNou, basée à Séoul. « Nos objets sont produits uniquement en Corée. C’est une volonté de ne pas les faire voyager », souligne Jean Jullien, attaché aux séries limitées.

Jean Jullien Peace for Paris
« Peace for Paris », réalisé par l’artiste nantais Jean Jullien, en réaction aux attentats de 2015.

Paris

Il n’était pas à Paris lorsque des terroristes islamistes ont tué 131 personnes au Bataclan, le 13 novembre 2015. Sous le choc, Jean Jullien a pris son stylo et dessiné Peace for Paris, représentant la silhouette de la Tour Eiffel dans le symbole pacifique « peace and love ». Une image qui a fait le tour du monde.

C’est à Paris, « proche de Londres », qu’il s’est installé en 2019, lorsqu’il est rentré en France. « Parce qu’on y a de nombreux amis. »

Et Nantes, pourrait-elle devenir plus qu’une escale ? « Je pourrais tout à fait y vivre. J’y ai encore pas mal de copains ! »

Publié le 30/04/2021 par Magali GRANDET – Ouest-France ©


Jean JULLIEN

Nous vous présentons ici, quelques faïences réalisées par Jean Jullien pour la manufacture Henriot Quimper.

Vous pouvez retrouver les créations du graphiste sur sa page Instagram.

https://www.instagram.com/jean_jullien/

Le magazine de design et de décoration d’intérieur IDEAT, revient sur les créations de l’illustrateur.

« Design & graphisme : L’illustrateur Jean Jullien en cinq incursions design » (IDEAT)

Jean Jullien réalisa également une fresque pour le restaurant « Chez Max » (8 Rue du Parc à Quimper) à l’été 2013. Le reportage de France 3 Iroise présente ce travail.