Au Festival céramique de Quimper, Pascale Morin cherche à « capter l’émotion du vivant » (Le Télégramme).

Pascale Morin
Pascale Morin présente ses belles porcelaines.

Samedi et dimanche, le désormais traditionnel festival de la céramique rassemble, place du Stivel à Quimper, 39 artistes exposants et de nombreux visiteurs.

Les propositions sont nombreuses, témoignant de la vitalité de l’art de la céramique dans la région. Poupées, finement sculptées, bols, méduses… Il y en a pour tous les goûts. Près de l’Odet, le stand de Pascale Morin, laisse voir des objets quelque peu uniques. Sur l’étal, des coraux, des fleurs, des vases de porcelaine, attirent le regard et suscitent la curiosité. Installée depuis le mois d’avril, à Plouha, dans les Côtes d’Armor, Pascale Morin confie sa passion pour la porcelaine. « Ce matériau, translucide me permet de perpétuer une tradition et d’effectuer un travail sur la nature. J’ai une formation de céramiste, mais une fois, on m’a suggéré de m’intéresser à la porcelaine, un matériau délicat, au caractère affirmé. Par ce côté, il me ressemble », raconte-t-elle.

« Je cherche son mouvement dans la pluie qui tombe, dans la chaleur du soleil où l’éclat des vagues »

Des pièces uniques

« Pour débuter, je devais acheter un four. Le financement participatif que j’avais proposé sur internet a recueilli les dons de cent personnes. Petit à petit un réseau s’est constitué autour de mon travail. Aujourd’hui j’ai des fidèles », se réjouit-elle. Pascale Morin se promène toujours avec son carnet de notes. Pour créer ses pièces uniques, elle observe attentivement la nature. « Entre végétal et minéral, mon travail s’approche de la nature, de son rythme, de sa composition et parfois de sa dégénérescence. Je cherche son mouvement dans la pluie qui tombe, dans la chaleur du soleil où l’éclat des vagues. J’essaie de capter l’émotion du vivant. Mais aussi les cicatrices, les traces qui nous façonnent en permanence. Ainsi, beaucoup de mes sculptures sont montées sur un socle confectionné à partir d’une des grosses poutres qui étaient initialement dans ma maison », explique-t-elle.

Le festival se poursuit ce dimanche toute la journée.

Nathalie Barbet & Bernard Verlingue
Bernard Verlingue, remet le prix du Musée de la faïence à Nathalie Barbet. La Musée lui achètera une œuvre.
Françoise Dufayard & Maryvonne Blondin
Maryvonne Blondin, vice présidente des Amis du Musée Départemental, remet le Prix de la Céramique utilitaire à Françoise Dufayard.

Publié le 3 septembre 2022 – Le Télégramme ©

La céramique fine et colorée de la basque Maiana Mendiharat (Ouest-France).

Samedi 3 et dimanche 4 septembre 2022, une trentaine de céramistes vont exposer leurs créations place du Stivel, à Quimper. Le travail de Maiana Mendiharat nous a tapé dans l’œil. Explications avec l’artisane-artiste.

Maiana Mendiharat
Maiana Mendiharat, une jeune céramiste de talent.

Entretien avec Maiana Mendiharat, céramiste à Hendaye présente au festival de céramique, samedi 3 et dimanche 4 septembre 2022.

Comment êtes-vous venue à la céramique ?

Pendant mes études à la fac d’anglais, j’ai passé un été dans une poterie écossaise et c’est là que j’ai découvert, pour la première fois, le travail de la terre. Une fois ma licence en poche, j’ai décidé de refaire un cursus et c’est comme ça que je me suis retrouvée dans une École des beaux-arts anglaise, en Cornouailles, où j’ai passé trois années pour obtenir l’équivalent d’une licence.

Mon goût pour la céramique me vient sans aucun doute de ma mère qui aimait beaucoup ça et en achetait, entre autres au potier de mon village natal qui faisait des pièces utilitaires qu’on adorait. Ayant vu toute ma vie mon père travailler dans un atelier, il n’y avait plus qu’à réunir les deux passions !

Maiana Mendiharat
Grand bol. Une réalisation de Maiana Mendiharat.

Le/la céramiste, artisan ou artiste ?

Cette distinction entre artiste et artisan ne se pose pas dans toutes les cultures. C’est à chacun de se définir comme il le souhaite. Pour ma part, je me considère comme une artisane, car je travaille sur de la petite série. Ceux qui se définissent comme artistes créent souvent des pièces uniques et sculpturales. Ce n’est pas une règle et je considère que les bols de certains céramistes sont de véritables œuvres d’art.

Parlez-nous de A Dream in a Hat…

A Dream in a Hat est né en 2011, à mon retour d’Angleterre. À l’époque, vu mes affinités avec ce pays, j’ai choisi ce nom de marque qui est l’anagramme de mon nom basque. J’ai dû tout reprendre à zéro car huit années s’étaient écoulées depuis l’obtention de mon diplôme et j’ai décidé de me lancer dans l’utilitaire afin de pouvoir le commercialiser.

J’ai choisi la technique de coulage de porcelaine : je fabrique des moules en plâtre et les pièces sont faites dans le moule par une succession de coulages de porcelaines colorées. Je vends mes pièces dans les boutiques et sur les marchés potiers à travers toute la France. Mon atelier est situé à Hendaye dans le Pays basque.

Maiana Mendiharat
Une impression de douceur se dégage des créations de Maiana.

Vous créations sont aériennes, colorées, elles tranchent avec l’aspect « brut » d’autres céramistes, d’où vient l’inspiration ?

Beaucoup voient dans mes pièces des paysages. Ce n’est pas une influence consciente mais je suppose que mon enfance passée au Pays basque y est pour quelque chose. Ce qui m’intéresse c’est le travail de la couleur et la recherche d’harmonie au moment de choisir les quatre ou cinq couleurs qui composeront une pièce. La finesse des pièces est liée à la technique décrite. Moins vous laissez la terre dans le moule, plus la pièce sera fine. Je laisse l’extérieur mat, car je trouve que cela rajoute de la douceur à la pièce.

Une tasse, une assiette, l’objet est-il toujours utilitaire ou ne devient-il pas décoratif ?

Je tiens beaucoup à l’aspect utilitaire de mes pièces. Elles sont pensées pour être utilisées et, pour moi, une pièce ne prend véritablement vie que lorsque l’on s’en sert. Je sais le plaisir que j’éprouve à manger dans une assiette ou boire dans un bol d’un collègue céramiste, j’espère faire éprouver le même plaisir à mes clients !

Vivez-vous de votre passion ?

Oui, c’est mon métier à plein temps et j’en vis. Tous les mois ne se ressemblent pas mais, au final, je m’en sors !

Une création Maiana Mendiharat est-elle à la portée de toutes les bourses ?

Tout à fait. Les prix vont de 18 € pour une tasse à expresso à 60 € pour un saladier.

Samedi 3 et dimanche 4 septembre 2022, de 10 h à 19 h, place du Stivel à Quimper (Finistère).

Publié le 2 septembre 2022 par Jean-Marc PINSON – Ouest-France ©

À Quimper, le Musée de la Faïence à la recherche de mécènes (Côté Quimper).

Le Musée de la Faïence de Quimper est principalement financé par les mécènes. Pour attirer de nouveaux partenaires, il mise sur plusieurs animations en septembre 2022.

Jérémy Varoquier
Jérémy Varoquier est médiateur au Musée de la Faïence de Quimper.

S’il devait noter son inquiétude sur une échelle de 1 à 10, Jérémy Varoquier, médiateur au Musée de la Faïence de Quimper, donnerait 5.

10 000 entrées

Le nombre d’entrées a de quoi le satisfaire. Cette année, 10 000 visiteurs ont franchi les portes du musée. « Nous retrouvons les mêmes chiffres qu’il y a trois ans », se réjouit-il.

Mais le musée n’est pas épargné par la crise. Augmentation des coûts, travaux, perte de 15 000 entrées durant la pandémie… « Si la facture de loyer tombait demain, je ne suis pas sûr que nous pourrions la payer », avoue Jérémy.

Un musée privé

Le budget annuel est de 180 000 euros, estime-t-il. Le musée étant privé, il ne bénéficie d’aucune aide financière de la part de la Mairie. Sauf pour le coût de fabrication du catalogue (environ 14 000 euros), pour lequel la mairie aide à hauteur de 10%.

Les deux tiers du budget proviennent du mécénat. Ils sont une cinquantaine à soutenir le musée, qu’il s’agisse d’entreprises ou de particuliers. Le reste vient de la billetterie.

Vendredi 9 septembre, une soirée est organisée pour les mécènes.

« Ce sera l’occasion de les remercier en leur montrant ce que nous faisons avec leur argent. »
Jérémy Varoquier.

Journées du patrimoine et atelier gratuit

Pour attirer les visiteurs, le musée mise sur plusieurs animations. Les Journées du patrimoine, d’abord. Comme de nombreux lieux dans toute la France, l’entrée sera gratuite durant deux jours, samedi 17 et le dimanche 18 septembre. Des visites guidées seront organisées.

Durant ce week-end, le musée organisera un atelier gratuit Pas d’bol. Les participants y décoreront des tessons de bols, récupérés à la faïencerie Henriot-Quimper. Le musée les vernira puis chacun pourra repartir avec sa création sous le bras.

Musée de la Faïence de Quimper, au 14, rue Jean-Baptiste Bousquet. Ouvert du lundi au samedi, de 10h à 18h. Tarif : 5 euros.

Publié le 3 septembre 2022 par Lisa Farou – Côté Quimper ©

Bernard Verlingue – Le service « la Mer » de Mathurin Méheut.

Autour de l’exposition « Mathurin Méheut, arpenteur de la Bretagne », le Musée de Pont-Aven a créé quelques podcasts.
Le conservateur du Musée de la Faïence à Quimper, Bernard Jules Verlingue nous présente le service « la Mer » créé par l’artiste pour la manufacture Henriot.

2022 – Musée de Pont-Aven ©